Voici une charmante petite bafouille adressée à Patricia Adam (députée du Finistère)
Brest, le 17 avril 2010
Objet : report de la fermeture de l’école maternelle Levot (Brest)
Madame La Députée,
Votre travail et vos fonctions à l’Assemblée Nationale témoignent de l’importance que vous accordez aux questions relatives à l’éducation et à l’enfance . C’est au vu de cet engagement que nous vous sollicitons aujourd’hui pour nous aider à convaincre la municipalité de Brest de ne pas fermer à la rentrée 2010 l’école maternelle de quartier Laënnec-Levot.
Les arguments de notre collectif sont les suivants :
- Au niveau politique : nous nous étonnons d’une telle décision de la part d’une municipalité socialiste qui écrivait en mars 2008 dans son journal de campagne : « face aux décisions de l’Etat, au travers de l’Education Nationale, de fermer des classes […] Brest reste fidèle à sa ligne de conduite : offrir un réseau d’écoles de quartier de qualité ».
Nous nous en étonnons d’autant plus que la proposition de loi n° 1539 du 18 mars 2009 que vous avez signée, rappelle fort justement que : « L’article 111-1 du code de l’éducation définit les missions du service public de l’éducation. Il pose le principe du droit à l’éducation garanti à chaque élève sur tout le territoire, quelle que soit sa situation et sa condition. Ce droit est fortement mis en cause depuis plusieurs années et singulièrement depuis la dernière élection présidentielle ».
La décision de fermer l’école maternelle Levot prise par une municipalité socialiste nous semble donc totalement inappropriée et témoigne d’une incohérence politiquement et intellectuellement préjudiciable.
- Au niveau des familles : La décision de fermer l’école Levot a été prise sans concertation avec les citoyens et en particulier les parents d’élèves et ressort comme mal préparée. Il a été demandé aux parents d’inscrire pour la rentrée 2010 leurs enfants jusque là à Levot dans les écoles de Pilier Rouge, Forestou, Bugeaud-Guérin. Or :
1. L’école Pilier Rouge n’ouvrira ses portes qu’en Janvier 2011, soit 4 mois après la fermeture annoncée de l’école Levot !
2. Les écoles Forestou et Guérin sont fortement éloignées de la plupart des lieux de résidence des familles concernées (hors carte scolaire).
3. Ce n’est pas le cas de l’école Sanquer, mais elle souffre déjà d’une surcharge des classes.
En conséquence, les familles se retrouvent dans les situations suivantes :
o Devoir se motoriser pour aller conduire et chercher leurs enfants à l’école, au lieu de se déplacer à pieds comme c’est le cas de la majorité des familles aujourd’hui. Vous conviendrez volontiers de l’aberration d’une telle solution dans un contexte de crise économique où les parents n’ont pas les moyens de réaliser un tel investissement. Vous reconnaîtrez également le coût écologique d’une telle solution, coût écologique guère compatible là encore avec le concept « d’écologie urbaine » revendiqué par la mairie et incarné notamment dans le projet de tramway.
o Réorganiser totalement leur quotidien et celui de leurs enfants : déplacements, modes de garde, horaires de travail, en n’ayant que 3 mois pour s’y préparer.
o Inscrire leurs enfants dans des écoles aux classes déjà chargées au détriment de la qualité de l’enseignement qu’ils y recevront.
o En mineur, envisager des inscriptions dans les écoles privées du quartier. Voilà qui conduirait à une situation tout à fait inédite : la décision d’une municipalité socialiste de fermer des écoles publiques pourrait avoir comme effet pervers de contribuer au développement de la privatisation de l’Education !
- Au niveau des emplois : qu’adviendra-t-il des Institutrices, des Atsem (Agents Spécialisés des Écoles Maternelles), du personnel de cantine, de garderie travaillant jusqu’à présent au service de l’école Levot ?
Certains perdront peut-être leur emploi avec toutes les conséquences néfastes sur le plan économique et social. D’autres, au statut plus solide, seront mutés dans le Finistère, mais au prix d’une réorganisation de leur vie professionnelle et privée.
Quant au personnel enseignant et assistant des écoles Forestou, Bugeaud-Guérin supposées accueillir nos enfants en septembre 2010, il sera en nombre insuffisant (des recrutements réalisés par l’Education Nationale ne pouvant être envisagés au mieux qu’à la rentrée 2011 !).
A nouveau, ces conséquences négatives ne nous paraissent guère compatibles avec les valeurs affichées par des élus socialistes.
Nous espérons vivement que vous accepterez de nous appuyer dans cette mobilisation.
Nous vous remercions d’avoir pris le temps de lire ce courrier et vous prions de recevoir, Madame La Députée, l’expression de notre profond respect.
Le collectif pour le maintien de l’école Levot
Mais, on ne s'en est pas tenu là!
M.Cuillandre a reçu un courrier similaire, également adressé pour information à Marc Sawicki, Nathalie Chaline et Alice Desprez, les 4 charmants élus qui nous avaient si bien reçu précédemment, nous affirmant que ça leur brisait le coeur d'être obligés de fermer notre école (sans compter les 2 autres, bien entendu!).
mardi 20 avril 2010
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